Commentaires et critiques



       

  (Jacques Ferlay)

 

 

       

Lettre de Jacques Ferlay à l'auteur en date du

13 Novembre 2004.

       

« Pour unifier les mythes».

Théo Crassas est l'eau fraîche et l'oasis où se chante et se trouve Ulysse, la coquille baptismale où Jean, le précurseur, puise l'eau du Jourdain pour éteindre l'orgueil déifiant de son cousin qu'il croyait illuminé.

Théo est le prophète qui nous manquait pour unifier les mythes, pour arrêter les crêpages de chignons de l'Olympe, rappeler que Dieu est Dieu, quel que soit le nom dont nous ornions son collier, qu'il est innocent ou coupable du monde, puisque seul il en sait les fins et les moyens et qu'il est seul à se reconnaître.

J'aime que Théo Crassas accueille la volupté que l'Auteur a mise dans son œuvre. Le jésuite qui culpabilise les dons de Dieu me semble bien vaniteux de vouloir en corriger l'œuvre ou son usage.

ISLAM est beau comme un chant de Cordoue au XIVème siècle. L'Evangile avait rangé la Bible et son talion dans l'armoire aux fouets, la Thora devenait ouverte aux gentils et l'islam authentique avait juste renouvelé l'Alliance avec l'Esprit, grâce à l'infatigable Ange Gabriel. Déjà, l'or de l'Amérique allait briser l'harmonie, faire préférer l'Eldorado à l'Eden, Bâl à Yawvê, les marchands aux prophètes.

De livre en livre, cher Théo, vous nous offrez, avec un lyrisme qu'on ne rencontre plus beaucoup, une image chaude de la poésie, loin du cérébralisme mortifère d'une poésie reçue(à la basse place) par les ayant-pouvoirs de ce morne temps. Merci pour cet élan que j'espère communicatif.

Si «religieux» a un sens autre que réciteur de prières automatiques , mais de sauvegarde d'un lien avec le sacré et entre les humains, je crois pouvoir classer vos poèmes(même les plus érotiques) dans le domaine du religieux. Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix nous y autorisent, comme Omar Khayyâm et bien d'autres.

Si l'œuvre de Dieu est bonne, si Dieu est Dieu, nul ne peut le rendre satanique, ni en partie, ni en totalité!

J'admire votre liberté, votre universalité de sources, quand on rassemble les lumières, on n'en voit pas les coutures.

Excusez mon long discours et croyez en ma fidèle amitié.

       

Jacques Ferlay