Commentaires et critiques



       

  (Renaud Sébille)

 

 

       

Charmes étourdissants
par Renaud Sébille.
Article paru dans le Nr 272 d’Encres Vives consacré à Théo Crassas. Avril 2001.

       

J’hésite entre « aphrodisiaque et « apollonien».
C’est un hymne à la Beauté que ce recueil. un voyage aux portes de l’Eden, une initiation. savant mélange de mythes classiques et des canons de la langue moderne.
Il me faut concéder que l’approche de cette splendeur n’est pas toujours aisée, tant qu’il nous serait donné à voir tout. Sémélé découvrant les splendeurs olympiennes n’en aurait pas été moins pétrifiée que je le fus en effeuillant ces pages suaves et paradisiaques.
Sans doute, Dante Alighiéri ne fut-il pas moins enchanté que je ne le fus aux charmes étourdissants de ces proses bacchanales, de ces grappes poétiques presque surnaturelles, sinon surréalistes.
Ces « Plaisirs d’Acanthe » imaginent, exaltent
l’Essence principale de l’humanité. Ils expriment avec force la Femme, éternelle, source et calice, comme une exploration,
comme un Palais de Rubis renfermant le trésor
de la vie: l’Amour.
Aussi loin que je remonte dans ce que je sais de la Poésie, je ne trouve pas, fors peut-être quelques litanies médiévales et anonymes en l’honneur de la Vierge, d’équivalent stylistique
de ce que ces textes nous exposent. Le style en est étonnant, remarquable de références, riche d’un vocabulaire exceptionnel qui l’auréole de
mystère. L’archétype féminin de ce singulier labyrinthe, paysage anatomique raffiné, exerce
sur l’âme une puissance irrésistible, un charme envoûtant et magique.
Tout un luxe de détails à cette composition sophistiquée brosse un texte somptueux de couleurs, de lumières et de mouvements. Tout est là, propice à la révérence platonique, le culte du corps, le fétichisme, pour faire de la Femme
l’objet d’une attention particulière et de l’amour un bien précieux.