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Cher Théo Crassas,
Depuis des années, vous avez la gentillesse
de m'envoyer vos écrits poétiques qui m'étonnent par l'intensité de leur flux verbal, par la violence de leur efflorescence affective, par leur martèlement rythmique, et par l'amour de cette langue française qui nous est chère à tous les deux.
J'ai le sentiment très vif que vous êtes un être qui ne vit que de poésie et par la poésie. Vous êtes donc l'un de ces très purs témoins de l'innocence des choses chaque fois que l'émotion s'en saisit pour en faire son séjour palpitant, sa maison de mots, son privilège. Né en méditerranée, et plus particulièrement à Chypre, dans les eaux de cette île qui ont assisté à la naissance d'Aphrodite, vous avez hérité de la lumière étincelante de ces eaux et de leur réverbération vénusienne.
Ainsi votre poésie, toute de précipité lyrique, est riche de couleurs, de sons, d'images, ce tout de l'affectivité qui est la clé de votre langue poétique.
On ne peut qu'aimer l'être dévoré que vous êtes.
J'espère que cette lettre-préface d'un vieil aîné ne vous décevra pas.
Croyez, mon cher Théo, à mon amicale et fidèle pensée.
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