Commentaires et critiques



       

  (Eveline Le Corronc)

 

 

       

Lettre de Éveline Le Corronc datée du 23 février 2008

       

Et voici que sur ma table est arrivé un nouveau recueil de poèmes de vous! Quelle
magnifique prolixité! Et, dès les premières strophes, je retrouve ce grand
souffle plein de puissance à la fois charnelle et mystique, qui n’appartient décidément
qu’à vous et doit être bien votre respiration même. Vos poèmes sont
d’exaltants et éblouissants chants d’amour de la vie et de gratitude pour le don qui
nous en est fait. Rare, je crois, la poésie contenant ce réalisme et ce poids de chair et,
en même temps, cet élan, ce culte pour le sacré, présent en toute chose et en chaque instant de notre vie. Vous célébrez avec une passion virile le corps de la femme,
mais c’est plus pour rebondir parmi les divinités et louer leur pouvoir, leur gloire,
les grâces qu’elles nous accordent.

La vie sous votre regard reconquiert son énergie et sa plénitude; la terre, son ampleur,
son opulence, ses vertus fécondantes; l’homme, la justification de son être et sa grandeur. De strophes en strophes, quelle force et quelle exaltation nous communique votre poésie, elle entraîne autant à l’ivresse de vivre qu’à la contemplation extatique. Et nos bras tendus pour la louange, en se refermant, n-étreignent plus le vide mais la
création tout entière.

J’ai lu votre recueil de la première à la dernière ligne sans m’arrêter, me laissant
emmener par leur rythme, les images, les symboles, leur puissance d’évocation,
leur enchantement, me laissant emporter par la fougue des mots, mais leur charme
aussi, par le rêve que font lever des noms de lieux...L’Olympe et les dieux, avec Bouddha et Vishnou, sont descendus sur la terre, à moins que ce soit nous qui nous élevions vers eux, et le monde en est comme illuminé.

Puis, j’ai relu comme on médite. Le chant continuant d’opérer sa magie, mais alors pour
nourrir prodigieusement la pensée et l’âme. Il faudrait citer maints endroits où j’ai souligné. Je rouvre votre cahier et tombe sur ces vers du premier poème où sont si joliment associés, dans une démarche qui vous est familière, les nourritures du corps et celles de l’esprit: «Et nous répandons des parfums liquides sur Son Autel/nous Lui faisons des libations de vin/et nous lui offrons des gâteaux de miel,/ et des roses ensemble avec des narcisses!» Le vin, les parfums; les gâteaux de miel, les roses...
Beauté aussi de cet aveu: «J’ai été un navigateur de bibliothèques/ et j’ai rêvé même ...
d’une galerie pareille à un pont de verre/ où seraient réunis/ les livres du monde entier!» Vos poèmes témoignent de votre soif d’apprendre et que vous avez su admirablement engranger. J’ai été touchée par ce grand rêve vers la connaissance, qui est toujours une quête de la Vérité.

Je citerai encore, mais le retenant tout entier, le dernier poème de votre Cahier:
«Le Troubadour Taoïste». À lire et à relire pour sa beauté et sa richesse, le sentiment d’accomplissement absolu qu’il donne, pour l’humilité et la grandeur qu’il dégage,
l’inépuisable réflexion à laquelle il nous entraîne: cette contradiction et ce mystère
auxquels l’homme est confronté depuis l’éternité, son puissant appel de la chair, son aspiration aussi puissante vers les hauteurs. Ces deux pentes si totalement opposées, le Poète s’interroge sur elles, mais «le troubadour amoureux», lui, n’entend qu’un appel, il réconcilie les inconciliables et en une poignée de vers en délivre le secret: l’amour.
(J’aime cette «trouvaille»: «Avant que la Terre ne s’arrache au Ciel».).

Cher monsieur, vous habitez tous les lieux sacrés du monde, mais il est un lieu
où l’on est sûr de vous trouver, c’est le coeur humain-ce lieu qui secrète l’amour,
que vous savez si abondamment et si magnifiquement donné.
Merci.
Avec mon admirative amitié
Éveline Le Corronc

       

 

       

Lettre d’Eveline Le Corronc en date du 11 septembre 2008.

       

Cher Monsieur,

« La Majestueuse Inconnue » à laquelle vous dédiez ce cahier, il m’a semblé la reconnaître, n’est-elle pas celle qui hante de ses charmes et de ses grâces tant de vos poésies écrites au long de votre vie ? Elle va de poème en poème comme elle va dans le Temps, elle est la Femme
éternelle, celle par laquelle il semble que l’on rejoigne les origines du monde, celle que l’on cherchera encore à atteindre jusqu’à la fin des temps. A la fois mystérieuse et légère, telle « une ballerine » glissant au long des pages « sur la pointe des pieds », irréelle au point que « sous le soleil, elle ne projette aucune ombre sur le sol »...., mais d’une présence charnelle éblouissante et si puissante aussi, qui chevauche les mots, telle « une cavale tartare galopant sur la steppe ». Toujours cette dualité : Femme offerte, abandonnée, femme insaisissable. Femme rêvée, femme possédée, dans les mains du Poète, dans son esprit et son coeur, il n’est pas de différence. Quelle réalité « majestueuse » et pleine de signification en reçoit sa vie. « Elle est la vie de mon corps, le point de mire de tous mes regards et le verger de mon esprit ». Mais, « elle n’est pas passée sur votre chemin », vos yeux l’ont aperçue, souple et souveraine, sur celui de votre imaginaire, vous seul cependant aurez pu lui envoyer un baiser. Noble et bel hommage, combien émouvant. Geste d’homme. geste d’élan et de reconnaissance envers la Beauté de la Création. Mais aussi pouvoir des mots capables de recréer l’enchantement, pouvoir de La Femme, qui aujourd’hui semble s’acharner pourtant à le perdre, en sacrifiant aux modes, perdant de Sa Vérité, celle qui lui permet que, « en passant sur un chemin », elle peut faire se dresser un monument, un chef d’oeuvre, un morceau d’Art qui s’inscrira dans l’Eternité : ce pourra être une sculpture, une musique un livre, des poèmes…Composés à la gloire de la Femme, ils traduisent la puissance de l’Amour, de la Vie, de la Création. Ils jalonnent, multiples et magnifiques, l’Histoire de l’humanité. Vous y aurez participé.

Rouvrant votre recueil en son premier poème, je retrouve à l’intérieur, du lyrisme, de l’invocation, l’homme de la plénitude. Louant la Femme,
vous louez Le Créateur et sa Création. Et vous en appelez à «la protection du Très-Haut ». « Le désir des âmes », ce titre contient décidément beaucoup. Submergé par les voluptés, l’homme ne cesse de porter un regard par lequel il bénit celle qui les lui procure dans le sacré des extases. Le Poète réconcilie l’âme et la chair, et toujours, dans ses excès même, il en revient au « Tout-Puissant », dont il quête l’approbation, voire le pardon : car « il ne veut que le Bien de sa Bien-Aimée ». C’est une démarche qui vous est familière et qui enrichit votre poésie, elle lui donne une dimension spirituelle, essentielle pour que notre être soit pleinement satisfait. C’est ainsi, la terre nous exalte et nous enchante, mais nous aspirons aux ravissements du ciel. Vos pages nous offrent, emmêlés savamment, les deux. Elles sont telle une coupe merveilleusement ciselée, contenant « à la fois ambroisie et nectar ».

Cher Monsieur, merci pour ce bel hymne à la Femme. Puisse-t-Elle passer souvent dans « vos chemins », et nous donner l’occasion « de lui envoyer de nombreux baisers », ils seront à chacun de ses pas, autant de poésie dans votre vie et le monde y gagnera en Beauté. (C’est le mot qui conclut votre recueil…).

Croyez à mes bien sincères amitiés

       

Eveline Le Corronc


       

 

       

Lettre de Eveline Le Corronc en date du 19 janvier 2007

       

Cher Monsieur,

On se dit, en vous lisant, que si les dieux et les déesses ont abandonné la terre, ils doivent encore visiter, à coup sûr, pour des bonheurs et des nostalgies infinis, votre belle île de Zante-que vous appelez d’ailleurs : cette « île bénie ». Ils doivent encore, dans les petits matins, venir y glisser des pas furtifs dans les herbes mouillées, parmi les oliviers, les palmiers et les pins, et recueillir la rosée qui perle sur les roses…La splendeur de votre île éblouit nos yeux et ravit notre âme. Mais il faut être poète pour trouver les mots qui ne trahissent pas tant de beauté, et pour percevoir aussi, montant dans la nuit, « le chant des aèdes et la prière des saints ». L’enchantement que l’on ressent est tel que l’on aurait envie parfois de bondir et, dressé, de lever haut les bras vers le ciel afin d’y jeter notre exaltation, notre extase, devant tant de merveilles, mais l’on aurait autant envie de tomber à genoux et d’incliner la tête pour nous recueillir, tant de beauté nous étreint, nous inonde de gratitude et d’humilité.

Vos poèmes, mieux que le nectar des dieux, nous enivrent de lumière et d’espace. Comme l’on « respire » dans votre poésie ! Et quelle vitalité l’anime ! Une sorte de force, de puissance jaillit des mots, comme on la devine jaillissant de la munificence de cette nature, mais une force qui n’est pas une simple traduction d’elle-même, « quelque chose », toujours, la restreint, l’empêche de céder totalement à ses transports, « quelque chose » qui est comme la secrète intimité que vous entretenez avec les plantes, les arbres, l’air et les parfums, les oiseaux, l’eau des rivières et des étangs, ils vous délivrent un message qui va au-delà des apparences, de leur luxuriance éblouissante. Votre force, elle éclate à chaque instant, mais telle la sève qui fait éclore les bourgeons, elle est la vie même. Et, comme elle, elle est plénitude. Votre regard s’enthousiasme de ses contemplations, mais votre poussée , elle, s’attarde pour en saisir le sens, la signification cachée, le mystère, et s’il demeure impénétrable, au moins veut-elle s’en imprégner. Cependant que votre âme y rejoint le sacré. Chez vous, sans fin, le palpable côtoie l’impalpable. Vos mains plongent dans les richesses inépuisables de la terre, mais vous ne cessez en même temps de vous envoler vers les nuées où logent vos dieux et leur grand rêve toujours à refaire. Sondant les horizons, infatigable, vous êtes en quête de beauté, de vérité et d’amour. C’est d’ailleurs le titre de l’un de vos poèmes, dont les trois dernières strophes (p. 12) sont une bouleversante et magnifique supplique. Comment ne pas vous accompagner dans votre prière si fervente. Puisse-t-elle être « entendue » par beaucoup : de quelque manière, ils seraient « sauvés ».

Cher Poète, votre île a perdu ses dieux, mais ils y ont placé un « seigneur » ayant le pouvoir d’y faire résonner un écho de leur sagesse….Soyez assuré qu’elle « gouverne » plus que « l’empire des oiseaux »…Merci de la dispenser avec tant de beauté.

Avec ma gratitude et toutes mes amitiés

       

Eveline Le Corronc


       

 

       

Lettre d'Eveline Le Corronc en date du 08 janvier 2006 sur Archipels de Coquelicots.

       

……..Vos poèmes ont été pour moi une révélation.
Ils possèdent un étrange et sublime pouvoir d'envoûtement, si puissant, que parvenu au terme d'un chant, on tourne vite la page pour entendre le suivant, afin de ne pas rompre le charme, de demeurer dans l'enchantement, et le miracle est qu'au fil des pages, celui-ci se poursuit, éblouissant: votre voix ne faiblit jamais. Beauté et prodige que cela.
Impossible de citer un poème plus qu'un autre, tous sont parcourus de la même Lumière éclatante, de la même charge d'émotion, de la même vision fastueuse et paradisiaque du monde, ils composent un chant unique et magnifique, bouleversant, et sont un hymne s'élevant avec splendeur dans l'espace, pour célébrer la Femme, la
Vie, l'Amour. Écrivant le mot "Amour", je pense tout à coup que j'ai lu deux fois de suitele poème qui porte ce mot au titre et j'aurais pu le lire une 3ème fois sans me lasser, chaque fois, au contraire, y découvrant de nouvelles raisons d'émerveillement, tant de ses richesses s'échappe de mes mains au long du
chemin, il me faudra refaire souvent celui-ci, je crois, pour en rassembler tous les
épis perdus. Même un coeur affamé ne viendrait pas à bout d'une moisson aussi riche… Je sais que je reviendrai à ce poème, à son rêve inépuisable, à son charme, son allégresse, et que chaque fois, ce me sera l'occasion de rouvrir, ici et là, votre recueil, et de rejoindre la beauté du monde, et d'être sûre de sa réalité- puisqu'elle fait battre ainsi le coeur d'un homme.
Est-ce la nature qui vous inspire la femme, la femme qui vous inspire la nature? N'importe, je crois que vous n'apercevez jamais l'une sans l'autre, et je m'émerveille de la richesse d'images, de symboles, d'évocations que l'une tire de l'autre. Je m'émerveille des brassées de fleurs que vous jetez dans vos bras, des plantes innombrables qui frémissent dans l'air, des parfums, des saveurs qui montent de vos
pages, de vos paysages enchanteurs, luxuriants, tels des jardins d'Éden… Ils nous en semble fouler l'herbe comme au début de la Création. Votre poésie saisit nos corps autant que notre âme pour une sublime harmonie. La chair, magnifiée, en est comme sanctifiée.
Parvenant à votre dernier poème, à ses derniers vers, où sont associés l'arbre en fleurs, le blé, le ciel et la "sainte mer", j'ai ressenti cette harmonie rédemptrice, et
j'ai songé en fermant ce livre, que vous auriez rendu par ces poèmes, à la Terre et aux Hommes, leur Vérité.
Je n'oublierai pas ces soirées où je vous ai lu, je n'oublierai pas votre poésie, sa musique incomparable, et j'ai conscience que tous les mots que j'ai alignés sur cette feuille afin de tenter de vous traduire la joie et l'émotion que m'a procurées la lecture de votre recueil, ces mots, en vérité, expriment peu de ce que j'éprouve vraiment, certes, parce que mes moyens d'expression sont défaillants, mais aussi parce que
ce que j'ai éprouvé m'était, d'une certaine manière, inconnu jusque là, et par là, inexprimable. Au fond, fermant le livre, j'aurais aimé ne vous offrir que mon silence
émerveillé et bouleversé, reconnaissant et recueilli…J'aurais aimé ne vous dire qu'un seul mot: merci.
Qu'au moins ces lignes sachent vous le faire ntendre, avec mon admiration.

       

Eveline Le Corronc.