Commentaires et critiques



       

  (Antoinette Jaume)

 

 

       

Théo Crassas nous offre une poésie rare, la veine un peu délaissée d'un lyrisme qui resurgit soudain,

mais n'a cessé d'être l'expression la plus pure, la plus

exaltée du dit d'amour, tel qu'il était conçu dans le monde méditerranéen depuis les temps les plus anciens:les hymnes des aèdes et les psaumes bibliques se reliant à la poétique de l'Islam, à celle des troubadours, s'épanouissant dans l'œuvre de Pétrarque et de Dante.

Un souffle quasi-musical, mélopées ou litanies, soutient les mots imprévus, précieux, jouant avec les fleurs et les arbres, les fontaines et les oiseaux, toutes les turquoises des jardins coraniques:Hymnes à la Beauté, à l'Amour pour la Dame, qu'elle soit la sœur (la sœur élective), l'Aimée(L'Amante espiègle), ou Béatrice(Les noces de Dante). Mais le chant dépasse son objet immédiat, atteint ce qui est à la fois cause et effet derrière la simple réalité:la connaissance mystique, une et multiple, sous ses différents visages.

       

Antoinette Jaume

Préface à Savanes de zèbres.

Editions Encres Vives. Novembre 2004