Commentaires et critiques



       

  (Béatrice Bonhomme)

 

 

       

Finalement ne sont pas importantes toutes ces images, pierres précieuses de l'enfance, ces métaphores cosmiques, les couleurs des énumérations.
Finalement se gomme l'image par son exagération
même, par la sensualité des évocations déferlantes. Et l'image vient effacer l'image comme par surplus, superposition, involution d'un langage baroque qui paradoxalement s'achemine vers le silence.
Sorte d'aller -retour permanent, art de la rupture et du lien tout à la fois, enchevêtrement, reprise et enchaînement, circonvolutions enveloppantes et provocantes, puis vertige culminant en extase.
Et le foisonnement des formes va, dans un aller -retour, du figuré à l'infiguré, de la substance au vide, dans cette démarche involutive de montée et de descente, flux et reflux musical de la vague, texture musicale du poème.
Silhouette courbée de boucles reliant les poèmes entre eux, les motifs sans cesse répétés et chaque poème est comme le couplet d'un chant voué à l'interminable, d'une sorte de psalmodie.
Répétitions, analogies, reflets, échos, métaphores, dans une ondulation ininterrompue.
Signes emblématiques, entrecroisements multiples
verticaux et horizontaux comme ceux de la trame d'un tissu.
Océan qui lui aussi se renouvelle, variations autour d'un modèle central, exubérance voulue des adjectifs, volupté des adverbes, vertige du transport, du transfert. Litanie.
Chantournement de la syntaxe, et de l'image jusqu'À l'exagération de l'image, pour tendre à son annulation, le silence en un seul «éclair».