À la Fumeuse De Narghilé
La brise de Septembre m'apporte
le parfum de la fumée de ton narghilé
qui me fait rêver de ta chevelure
de basilic fleuri et de menthe d'Orient,
où mon âme est suspendue
par un fil de perles et d'étoiles!
C'est que je suis l'esclave de ta pudeur
d'outre-mer
qui dissimule à peine
la luxure la plus ottomane
et la plus pudique des langueurs de fille,
mélangées au plus voluptueux
des fatalismes turcs!
Toute la douce Turquie,
parfumée de loukoums à la rose,
te célèbre en chantant tes sourcils
affinés à la pierre de météore,
tes cils pareils à des gouttes de musc
dans le ciel de l'aurore
et tes paupières où les turquoises
le disputent aux lapis!
Et le jet d'eau de ta cour
de fêter tes yeux noirs
qui dans la lumière extatique de Sainte-Sophie
sont la parole des anges de ton visage,
deviné sous le voile blanc,
entre les plis duquel
tes prunelles brillent
comme des éclairs de la pleine lune!
RUELLES DE STAMBOUL
RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2004