Le Fiancé Des Hourias


Comme j'aime fendre le vent
comme un faisan qui approche
des roses du paradis,
ces mêmes roses pour qui
j'ai maintes fois cui
dans le chaudron des pécheurs,
bien que libre de tout lien terrestre,
ayant fui les miasmes
dans la pure Arabie,
berceau des faucons,
et dans le lointain Iran,
patrie des aigles de feu
et des métaphysiciens!


Comme j'aime parcourir les espaces sidéraux
ainsi qu'un taureau ailé,
un de ces taureaux
que l'on voit s'envoler
d'entre les briques vernissées
de jaune, de bleu et de noir
sur les murs de Persépolis,
fiancé des hourias,
et frère des amazones
que la pure vision
de la chevelure ébénine
de la Bien-Aimée
fait frémir dans la veille
comme dans le sommeil!


Cependant, par la brise
embaumée de rossignols,
ivre de roses
et couronné d'acanthes,
je languis du continent natal!


De par le mystère
de la jouvencelle qui passe souveraine,
je voue mon âme
aux astres et aux lunes!


RUELLES DE STAMBOUL

RECUEIL INEDIT. SEPTEMBRE 2004