À Ma Fravashi Aux Yeux Noirs


Madame,
vous êtes le soleil de Bagdad!


À chacun de vos mouvements,
l'oiseau iranien
Homay
ouvre ses ailes immenses
de Phénix,
à l'ombre desquelles
naît Shéhérazade,
cette Reine de Perse
dont la parole d'or
m'a initié
aux astartéens mystères
de la caverne
de votre nature!


C'est que
votre croupe est vaste
comme l'antique Irak
des Califes abbassides
dont votre précieuse vulve
est la Babylone réincarnée,
la Babel
où toutes les races
se mélangent
devant la majesté
du Seigneur Eternel,
pour sa plus grande
bonification

et son plus terrible
plaisir!


Ineffable
est ma volupté
à contempler
votre sphère
tournoyante d'amour
autour du pivot basaltique
de votre sexe
qui transparaît
à travers la dentelle
de laquelle
vous revêtez votre ventre
de Déesse-Mère stéatopyge
de Sumer!


Je n'en peux plus
de votre vigueur
qui passe la mienne
au jeu d'échecs périlleux
de la fortune,
où votre habileté
n'est plus à démontrer!


Car vous êtes
la grandeur de Gilgamesh,
la jeunesse extraordinaire
d'Alexandre,
et le rêve immortel
d'Arthur Rimbaud!


Vous êtes Sicilienne
de bonne race sicule,
de celle qui se consume
dans l'athanor etnaïque!


Vous êtes, peut-être,
Lusitaine
au buste incendiaire
comme l'Alentejo,
au visage couleur de blé
de la Saint-Jean,
ou originaire
du Maghreb el Acsa,
dont votre cul,
ô Dame Très Noble,
est la mer occidentale
et l'océan saharien!


Vous êtes aussi Sainte
que la bonne vieille ville
de Kairouan
qui tire son nom
de la caravane persane
de l'amour!


Votre pubis
est le sublime jardin
d'Iram
qui se trouve
en plein désert
de l'Arabie païenne
et qui est
la suprême beauté terrestre,
après laquelle
il n'est plus rien,
sauf l'Eternité!

Car vous êtes
l'Aphrodite Paphienne
devant qui
se prosternent
toutes les courtisanes sacrées,
loin de toute diablerie,
en toute bonté!


C'est que votre Mère
aux seins multiples
vient de Syrie,
pays du soleil,
s'il en est!


Que je me fasse flageller
de mille verges
comme un exalté syrien,
que je me fasse cravacher
comme un esclave ibère
au forum de Rome,
si je ne parviens pas
à vous peindre
Telle que vous êtes
en votre immanente
Essence!


Car tel est mon souci,
telle sera ma gloire!


AVIRONS D'IVRESSE

RECUEIL INEDIT