À La Cheikha
Ton cul généreux
de génisse aux grandes
et belles prunelles indiennes
contemplant
la plaine du Bengale
auprès de la Yamuna limoneuse,
me plaît,
me captive,
me séduit!
C'est une bénédiction
de la Vierge
que tes hanches,
que dis-je,
une fortune venue du Seigneur,
un cadeau apporté par Hermès
une chance de te chanter
qui ne se représentera plus!
Quand tu bouges,
mille caresses
partent de ton sein
et de tes fesses
et mille baisers
y reviennent!
Et je me plonge
dans les profondeurs
de ton corps
afin d'y trouver ton coeur
qui fait mouvoir tes hanches
avec tant de grâce,
d'habileté,
d'amabilité
et d'aisance
et même la partie de ton corps
qui est au-dessous de la taille
me semble pleine d'esprit,
surtout autour de ta vulve
où les eaux du Ciel
se mêlent aux eaux
de la Mer!
Tout ton derrière
est Amour
et douce Folie
de pouvoir te pénétrer
à volonté
jusqu' à la vision
de la perfection
de ton univers génital
identique au Vide Parfait
envisagé par les sages
de Chine!
Quoi de plus doux
en effet,
que de naviguer
sur un frêle esquif
entre tes ovaires,
ce carquois
où tu dissimules
les flèches de l'arc puissant
de ta magie sexuelle,
tes trompes
où souffle Bach,
ton utérus
semblable à la nef
d'une église romane du Vézélay
et ton vagin,
cette bouche du Rhône
de ta Camargue,
cette porte des arènes
de ton Arles!
Au risque de déplaire
à des esprits chagrins
d'hommes peu sages
ou de femmes aigries
par la frustration,
je te déclare Chérifa,
descendante du Prophète
et mère des oulémas
de par la force de ton âme
née des eaux amniotiques
de ta matrice
en tant que transmetteuse
du souffle de vie,
et Cheïka,
maîtresse de ma chair
et de mon esprit
de par ta prestance
et la belle disposition
de ton sexe,
ce souvenir d'Ève,
la première femme
à avoir goûté
à la pomme de la Connaissance,
agissant ainsi
sur les conseils
du Serpent-Poète,
cet ancêtre de Baudelaire
en qui les prêtres
et leurs ouailles
voient le Satan,
à juste titre,
car c'est un Ange
qui brûle d'Amour
comme un buisson ardent
ou comme un Phénix!
Ô Toi,
prêtresse nouvelle
des poètes démoniaques,
allume le feu
de la concupiscence
par l'ondoiement
de ta Danse des Sept Voiles
qui culmine dans la contemplation
de ton iris
de brune agate!
PROMESSE D’AMANDE
EDITIONS ENCRES VIVES. JANVIER 2003