À Une Mexicaine


Je suis né
place de la Lune,
à Teotihuacan!
C'est la place
que forment tes hanches
bénies par tous les Dieux du Mexique,
ointes de lait
par la Vierge de Guadalupe,
arrondies par les chants
de tous les coucous,
aimées de Quetzalcóatl!


Les Peintres
font symboliser tes fesses
par la couleur de l'Or
où bruissent tous les Oiseaux
du Paradis terrestre
et dont les becs
sont mêmement en Or!


Tes yeux mélancoliques
sont l'allée où tu portes
le veuvage de ton enfance
de México
évanouie entre tes bras
quand tu devins adolescente,
mais aussi le regret de l'Amour
que tu tuas
par la folle inconstance
de ta Jeunesse
et de ce Poète
que tu abandonnas à la foule
comme jadis la vie
abandonna Lorca
entre des fleurs
devenues ennemies!


Dans tes iris
le Pacifique déploie les fastes
de ses plages de poudre
et de la profondeur de ses Eaux,
ô Profonde comme l'Océan
qui enlace Acapulco!


Car tu es profonde
et violente
comme ces flots énormes
dans la tempête,
pareils à des immenses émeraudes
de Colombie!


Pourtant,
tu es superbe de douceur
dans les accalmies
où tu ressembles aux saphirs bleus
de Californie!


Car dès le premier matin
de tes Jours
tu éloignas de toi
la vulgarité
et ta violence,
même en sa désespérance,
est une Rose pourpre
et parfumée!


Et toujours je te rêverai
droite comme l'Epi de la Rencontre
voulue par la Madre de Dios!


Et toujours
la brise susurrera
dans ton pubis
des Paroles de Lune
comme dans la plus haute
palmeraie de l'Amour!


PAROLES DE LUNE

RECUEIL INEDIT