À Une Poétesse


Un vent d'Éden
souffle sur ta peau,
rendant doux et tendre
le Soleil de ta figure,
agréant ainsi à mon désir
de te voir distiller
le rêve vaporeux de ton âme,
à travers l'église de tes cils,
dans mes yeux
habitués à la sauvagerie
de la solitude!


Allant au-delà
du Soleil noir de la nuit,
je me baigne dans la mer d'aurore
d'où émerge
le Soleil de ton coeur
annonçant sa course diurne
dans mon cerveau amoureux
de ta nature sibylline
et énigmatique,
à la fois de tigresse
et de lama,
de serpente ailée
et de quetzal femelle,
léchant la plaie
où auparavant elle a planté
ses crocs
comme une chienne désobéissante
le ferait à son maître
ou comme une lionne
le ferait à son lion
par elle blessé!


De par ton corps de feu
tu nourris en moi
des révoltes de Libertador américain
et tu m'inspires
des actes téméraires
qui peuvent conduire à la mort
ou à la folie
comme ceux qui ont coûté la vie
à Tupac Amaru au Pérou
ou au prêtre Hidalgo
au Mexique!


Et ta chevelure
pareille à une prairie du paradis
est si belle
que même sur la potence
ou devant le peloton d'exécution
je chanterai son miel
que je bois aux jours heureux!


Car tu es la douceur du miel
et l'ivresse de l'alcool
et je ne vis plus
que pour me griser
de la coupe de porto
de ton baiser
et pour m'enivrer
de ton parfum de poétesse!


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