L'Amour Polisson


Viens, ô la plus chère des femmes,
viens dans ma hutte de feuillage
où nous jouirons de l'ombre édénique
de ta vulve angélique
et du soleil superbe
de mon phallus adamantin,
du mangoustan suave de ta croupe,
chef-d'oeuvre de la nature artiste,
du jardin japonais en miniature
de ton pubis vert émeraude,
et du riz rouge de tes menstrues,
au milieu de l'ardeur vitale
de la nature paradisiaque,
à Sri Lanka la Lumineuse!


Ô Sri Lankaise de mon âme,
Coromandéloise de mon coeur,
Malabaraise luxuriante
de mon esprit extravagant,
comme j'aime à te voir
te couler sous les palmes
ainsi qu'un cobra royal,
roulée dans ton sarong rose
aux arabesques fines,
ou moulée dans ton sari jaune topaze,
ainsi que la plus pure
des dames hindoues!


Comme sous ma caresse experte
ta hanche se tient calme,
étale comme un étang artificiel,
destiné au seul agrément du maître,
ou comme la mer de Java
sans une ride
et que le catamaran fend
comme de la soie,
ou comme la roue pleine
d'un char à zébus,
ou comme la branche
chargée de feuilles
d'un banyan majestueux,
ou, enfin, comme un bras étendu
de ficus!


Comme ton doux popotin
ressemble à un cocotier de Malaisie,
portant à sa base
une large ceinture vermeille!


Que tes fesses sont onctueuses,
comme le lait qu'on tire de l'hévéa,
et ainsi que du latex
à peine coagulé,
et qui attend d'être
laminé par le désir
et fumé par le plaisir!


Comme tes cuisses glissent
entre mes mains d'artiste
ainsi que le sable rouge
des plages de Ceylan,
et comme elles sont lisses
ainsi que les flancs des dauphins
ou les flots de la mer de Singapour,
entre lesquels je voyage,
à bord de mon sampan effilé
de marin chinois!
Oui, je t'aime comme un Amour polisson
de Boucher,
mais aussi comme un homme d'esprit
pour qui la vie
n'est pas affaire superflue de badinage
ou de plaisanterie cocasse,
mais le firmament étoilé
de la volupté
où s'ébattent les apsaras
des temples des Indes orientales!


SANGS MELES

RECUEIL INEDIT. OCTOBRE 2004