À l'Emule de Lady Hamilton


Ô messagère bien-aimée du printemps,
tu es comme un cerisier
qui vient d'éclore,
mais qui embaumerait comme un oranger en fleur
dans la plaine d'Argos
et qui monterait jusqu'au Paradis des essences
par le chemin des pétioles
et jusqu'au neuvième Ciel!


Quand tu marches lentement,
mûre de volupté
et baignée de tous les soleils,
on dirait la flotte anglaise
qui descend la rivière de la Tamise
et entre majestueusement
dans le grand Océan
où elle ouvre toutes voiles au vent
et gagne la haute mer
en vue de la conquête des Indes
occidentales et orientales
et du monde entier,
cependant que l'amiral
invite les hommes de mer,
les soldats et leurs officiers
à garder l'honneur
du Roy d'Angleterre!


Telle est la majesté,
telle est la grandeur de ton allure,
que tu sembles jaillir,
ainsi que la flamme d'un flambeau géant,
en pleine salle du trône
du palais de sa Majesté Impériale
et aux milieu des chants du triomphe
orchestrés par les joueurs de timbales,
de tambours et de trompettes
qui célèbrent ta grande croupe,
pareille à une nef amirale
battant pavillon britannique
et croisant au large de Trafalgar,
commandée par le placide Nelson!


Or, tu évoques, par plus d'un côté,
Lady Hamilton,
cette superbe aventurière
et cette sauvageonne qui incarnait,
dans son immodeste personne,
tous les talents,
de la danse au chant
et de la déclamation au jeu théâtral
et qui était plus coquette
que la Reine d'Egypte Cléopâtre
ou que l'Augusta de Constantinople,
Théodora!


Ô ma chevaleresse,
sois mon étoile,
oui, sois ma Grande Ourse
sur la longue route
qui me conduira à l'Eden,
but et fin de toute gloire!


FLAMBEAUX GEANTS

RECUEIL INEDIT.DU 1ER AU 7 AVRIL 2007