Le Crépuscule Eucharistique
Le nectar vermeil qui coule
des soleils couchants tropicaux
est le sang du Seigneur,
oui, le vin d’une Eucharistie
chantée par les hirondelles
dans les ciels d’Asie du Sud
et par les paons
perchés dans les arbres du Siam
et célébrée par des prêtresses
à la chasuble orange,
au collier de rubis sur la gorge
et à la croupe baignée
dans la pourpre!
Car, il en va de la hanche
d’une prêtresse de l’amour
comme d’une palme qui ploie
sous la pluie d’or
tombant à l’heure du crépuscule du soir
et venant de Vishnou, le Sauveur
et le Conservateur de l’universelle harmonie,
telle qu’elle se fait
connaître de nous,
lors de nos visites
dans le voisinage de l’utérus des femmes!
C’est qu’un crépuscule tropical
vaut bien tous les rubis
que la Terre recèle
dans ses flancs opulents
de fille langoureuse du Sud
et tout l’or des statues de Bouddha,
ce frère aîné de Jésus!
Et le sourire de Bouddha
de sous-tendre la douceur du Christ!
Et ce dernier
de bénir les pèlerins
des mers chaudes!
SIAM I
RECUEIL INEDIT. THAILANDE NOVEMBRE 2006