Ode à une Péri Charmeuse
Ô ma persane Bien-Aimée,
par un petit chemin,
frais comme un tapis de jasmins,
je t’emmènerai voir mon jardin
où les merles se parlent de pin à pin
et d’ormeau à ormeau
et où les palmes sont si vastes
que je pourrais en revêtir ta croupe,
pourtant grande comme le ciel
où ton anus figure le soleil
et ta vulve la lune!
Certes, dans le passé tu me blâmais
pour la liberté de mes manières
et l’impudence de mon langage!
Pourtant, c’est mon impudence
qui t’a révélée à toi-même
en tant que jeune femme
jamais rassasiée de baisers
et jamais rassasiée de larmes de joie!
Et ton corps d’étinceler
ainsi qu’un brasier dans la nuit
ou qu’un platane incendié
par le soleil de midi!
Tes veines figurent
les braises du brasier
et les rameaux du platane incendié!
Or, tu es plus belle que Naz-Pari,
autrement dit la Péri Charmeuse,
fille du Khwarasm-Shah
ou empereur de Chorasmie!
Et quand tu te balances
en dansant toute nue
dans l’alcôve,
je suis comme l’assoiffé
au bord de l’eau
et qui ose s’y précipiter,
afin d’en posséder,
une fois pour toutes,
toute la fraîcheur!
Qui, de toi ou de moi,
est l’auteur véritable de ces vers
qui embaument la rose?
Or, la rose, c’est toi
et ton esprit galant
en est l’arôme
et moi je suis celui qui peint cette rose
sur le canevas des Pléiades
et qui en fait ressortir
toute l’intensité du parfum,
par l’alchimie du Verbe
que les Persans appellent
Kimiya-Yé-Sokhan!
Et, c’est par cette alchimie
que je tire de ton pur Argent,
l’Or massif de mes odes
et que je darde mes flèches
vers une cible unique:
l’amour de ma dame
qui est toi, ma Bien-Aimée
aux violettes dans les cheveux!
TAMBOURS DE BRONZE
RECUEIL INEDIT.DU 8 AU 14 AVRIL 2007