Ode à une Princesse de Perse


Ô ma délicieuse Dame,
ma belle Banou,
ma sublime Khatoun,
tu es plus fascinante
que la favorite du Roy David elle-même!


Ton visage humilie d’étoile du matin
et allume la cassolette
où se consume tout le parfum de l’univers!


Tes lèvres, qui semblent être faites
d’une rose qui vient d’être arrosée,
sont si sucrées
que j’en souffre dans mon tréfonds,
ô, mais de plaisir!


On sait que le sang
bout par le feu!
Or, mon sang bouillonne
de par le feu de tes regards
dardés par tes yeux
noirs comme le musc de la gazelle!


On sait que le fer fond par le feu!
Or, le fer de ma patience fond
de par le serpent de flammes
de ta taille fine de vierge libertine,
tant, que je désire
consommer sur-le-champ
mon mariage avec toi
et chanter comme un rossignol
sur ta vulve vermeille!


Vois comme ton visage brille
sous ton opulente chevelure
qui est noire comme le plumage
d’un jeune corbeau
ou ainsi qu’une nue d’orage,
oui, vois comme ton visage luit
comme le poitrail d’une cavale
blanche comme la neige
sous sa cavalière vêtue de noir!


Vois comme je me suis enivré de toi
avant même d’avoir goûté
à ton vin
tiré de la meilleure des vigneraies d’Iran
et dont le seul bouquet
me transporte dans une chambre de rêve!


Quand tu passes devant
mes prunelles émerveillées,
la plus belle roseraie,
comparée à ta beauté,
n’est plus qu’une ronceraie
et le miel de roses lui-même,
comparé à ta suavité d’Avril,
paraît acide!


Ah! Mourir décapité
par les gardiens du harem,
plutôt que de rater mon but
dans cette vie
et qui consiste à m’unir à la Déesse
Créatrice de toute chose,
en fusionnant avec toi
qui es l’âme de ma jeunesse
et toute ma force!


Et ta longue chevelure
qui t’arrive jusqu’aux chevilles,
de te faire porter
dans le palanquin bleu
qui traverse la musique
des orangeraies en fleur
auprès de la mer de la certitude,
dans le silence de l’amour!


TAMBOURS DE BRONZE

RECUEIL INEDIT.DU 8 AU 14 AVRIL 2007