À Celle dont l’Âme est Amour
Puisses-tu vivre
aussi longtemps que le monde,
ô toi dont l’âme est toute entière Amour!
Et puissé-je brûler
au feu de tes boucles noires
qui sont désir
et qui sont plaisir!
Puissé-je vaincre ta hanche
qui est plus haute que le Demavend,
la plus haute montagne de l’Iran,
en y cheminant sur un coursier
musqué comme la nuit
aux confins de l’aube
et sombre comme la monture
d’un bandit de l’amour,
d’un voleur de violettes
et d’un arracheur d’épis de blé!
Tes prunelles d’un brun tendre
attachant ton âme à ton corps
et mon cœur à ton cœur
qui résonne comme un aoud de Chiraz
dans un jardin de roses
figurant tes artères
où circule ton sang vermeil,
embaumé de roses!
Tu es plus voluptueuse qu’une Grecque,
plus ensorceleuse qu’une Arménienne,
plus sauvage qu’une Turque,
plus suave qu’une Arabe,
plus enchanteresse
qu’une jeune femme d’Ispahan,
plus langoureuse qu’une Indienne,
plus gracieuse qu’une Chinoise,
plus plantureuse qu’une Océanienne,
plus fine qu’une Franque,
plus pieuse qu’une Russe,
plus volontaire qu’une Bulgare,
plus savante que la favorite
du Calife de Bagdad Haroun-al-Rachid!
Je suis lié à toi
par l’éclatante peau de ton ventre
qui est immaculée
et est pour cela jalousée par la lune,
le soleil, Sirius et Canope!
Et je puis représenter
sur un canevas tissé de matière stellaire,
et en m’aidant d’un pinceau,
ton vagin vermeil comme ta bouche
qui est pareille à une tulipe rouge!
Puissé-je remonter
à travers ton canal occulte
jusqu’au col de ton utérus
que j’imagine pareil à un bouquet de roses
posé sur ta coiffeuse,
devant ton miroir en forme de cœur
et qui est ton amant secret
et l’unique témoin de tes frasques
qui te rendent égale à Vénus!
POUPEES DE SUCRE
RECUEIL INEDIT. DU 20 AU 26 AVRIL 2007