À la Shahbanou de mon Âme


La musique de tes prunelles
parfumées de musc
et remplies de miel
guérit les insomniaques
ainsi que les malades
qui souffrent d’absence de rêves!


Mais, en même temps,
elle arrache les hommes ivres
à la torpeur
et embrase nos cœurs
comme de l’aloès
brûlant dans une cassolette
où il embaume la vérité!


Quand tu passes au loin,
une langoureuse écharpe indienne
entourant tes épaules
rondes ainsi que des tapis volants,
on dirait que la brise
souffle du paradis terrestre,
ranimant les flambeaux
allumés dans la nuit opulente
où tu es un songe d’été
dans une cypressaie d’amour
saignante de lune pleine
ainsi qu’une servante
du temple de la Kaaba!


Or, tes yeux sont
la quintessence de ma pensée
qui, après avoir été
mélancolique et amère,
est aujourd’hui lucide
et va jusqu’à s’accorder
la possibilité d’une ivresse de vivre
en aimant les hirondelles d’Egypte
et les cygnes blancs du Soudan!


Car tes yeux sont
les yeux d’une esclave blanche
doublée d’une Shahbanou
sous le joug de qui
je m’épanouis
au lieu de m’étioler!


Or, il est des servitudes
qui portent en elles
plus de liberté
que la Liberté elle-même!


En vérité, il est vain de s’émanciper
si on n’aime pas ce monde
au point de le désirer
et de vouloir s’immerger en lui
comme en une mer libre!


Et ma charrette de laboureur,
tirée par deux génisses
et chargée d’épis,
de gémir d’amour
sous le soleil du solstice d’été!


POUPEES DE SUCRE

RECUEIL INEDIT. DU 20 AU 26 AVRIL 2007