À l’Emeraude de mon Âme
Ô Bien-Aimée
plus merveilleuse qu’une chrysoprase
et plus lumineuse qu’une mer de chrysolithes,
les sentiments de respect
dans la tendresse mutuelle
qui nous lient l’un à l’autre
sont les mêmes que ceux qui unissaient
Zacharie à Elisabeth
et Joachim à Anne!
Et de même que Rebecca
était la pierre précieuse d’Isaak,
celle qu’il portait sur la tête,
de même, ô divine adorée,
tu es l’émeraude de mon âme
et la chélidoine de ma pensée
qui est le témoin privilégié
de la vie réelle de l’univers,
tout en s’acquittant consciencieusement
de sa dette d’amour
envers les humains composant l’Oecumène!
Oui, ta prunelle est une émeraude
dont la vue repose mon esprit!
Car elle est concave
comme la surface du Nil
dont elle est originaire!
Or, c’est une émeraude
que je peux regarder sans ciller
et dont la couleur
ne se laisse guère modifier
par la lumière
ou par l’ombre!
Et elle a pour vertu principale
d’apaiser mes mouvements lascifs
et de me guérir de mes penchants
par trop lubriques
qui jusqu’ici furent mon principal tourment!
Non, tu n’es point Lilith,
mais Sarah, la femme digne d’Abraham,
bien que tu sois aussi belle
que la brune Sulamite!
Je louerai ici ton cœur
qui est la rouge chélidoine
qui éloigne de moi la folie
causée par la pleine lune
et ses marées, ses filles!
Et, en même temps, elle donne à mes odes
la puissance qui est le reflet de la Tétraktys
des Hellènes
ou du Quadrivium des Latins,
à savoir de la réunion des Quatre Sciences
qui sont la géométrie, l’arithmétique,
l’astronomie et la musique!
Ô miroir où se réverbère mon esprit,
ô soleil qui baignes mon intellect
comme la lumière même de l’Eden,
tu es l’émeraude
à moi offerte par Peithô,
la Déesse grecque de la Persuasion
et la chélidoine
dont me fit présent Sarasvati,
la Déesse hindoue de la Parole!
LE BRAHMANE ET LA FILLE DE RADJA
RECUEIL INEDIT. DU 28 AVRIL AU 4 MAI 2007