À la Milady Adornée de Splendeur


Ô toi dont les fesses
sont faites de chrysélectre,
c’est-à-dire de cette pierre
qui éclate en flammes jaillissantes
à l’approche du feu brûlant
de mon désir toujours insatiable,
toujours inassouvi,
plus ardent que le Chien de Juillet
et plus fougueux que la Révolution!


Tes prunelles sont des escarboucles
qui luisent ainsi que des charbons ardents
même dans les ténèbres
des nuits sans lune!


Et dans l’hyacinthe bleue de ta chevelure,
on retrouve l’éclat de l’azur,
certes sombre sous les nues
automnales et hivernales,
mais qui, sous le soleil de l’été,
rougeoie, car il s’enrichit
de larmes de pourpre!


Tant de joie se dégage
de tes cheveux précieux pour moi
qu’ils mettent en fuite toute tristesse
et réconfortent le cœur endolori!


Mais, ce que j’aime le plus
dans ton corps palpitant de volupté,
c’est ton pubis en jais de Bretagne,
ce jais lisse comme un œil de chamelle
et qui, quand on le lave à l’eau de rose,
il brille!


Si je recherche tant
cette tienne splendeur,
c’est que ton pubis
a pour vertu de vaincre tout sortilège
et de délivrer des enchantements,
si périlleux pour l’esprit
asservi au mauvais œil!


Quant à ta vulve,
elle est une héphaistite:
mise face au soleil,
elle émet des flammes
qui ne s’éteignent jamais
et tant elle étincelle
qu’elle éblouit les yeux
inaccoutumés à ce spectacle merveilleux!


Ô toute belle milady,
adornée de tant de joyaux
et plus magnifique qu’un Premier Mai,
je voudrais te conduire à l’église
dont les ors resplendiront
sous l’effet salutaire des versets
du Cantique des cantiques
qu’à nos noces entonnera
un chœur de chérubins
et de séraphins!


LE BRAHMANE ET LA FILLE DE RADJA

RECUEIL INEDIT. DU 28 AVRIL AU 4 MAI 2007