La Voie Royale
Aujourd’hui je dessine un chemin
entre les oliveraies de la félicité,
un chemin que traversent
les phalanges macédoniennes
et où les aigles de Rome
combattent les lions ailés de Perse,
cependant qu’au loin
la mer turquoise se brise sur la palmeraie
née de la fontaine du soleil
et que les vapeurs estivales
rendent le paysage vaporeux
et comme embrumé de nacre!
Cette route que j’ouvre,
aussi large qu’un boulevard d’amour,
bordé de grands rosiers en fleur,
doit nécessairement me conduire
à la reine des villes
où les princes de l’Eglise
et les dignitaires du palais impérial
paradent aux jours de fête
par la grand’rue,
montés sur des palefrois
caparaçonnés d’or
et vêtus de tuniques de soie pourpre
aux fils d’or
et enrichie de gemmes et de perles!
En effet, dans cette cité royale
qui tient le milieu
entre la Nouvelle Athènes
et la Rome Seconde,
tout est fête
rutilante de signes d’intelligence supérieure
et accoucheuse de symboles
enlevés à la matière inanimée,
que ce soit le granit rose,
le marbre pentélique
ou la pierre de Paris!
Or, l’unique destinataire
de cette fête-ode est la Bien-Aimée
aux cheveux d’hyacinthe
et aux yeux de narcisse!
C’est à elle que sont dédiés
tous les hymnes de marbre
et tous les poèmes de pierre!
Et, c’est en Son honneur
que toutes les maisons
de cette cité de gloire
pavoisent
et que nos souverains
paradent sur la grand’rue,
la Rue du Milieu
qui est le Tao!
LE BRAHMANE ET LA FILLE DE RADJA
RECUEIL INEDIT. DU 28 AVRIL AU 4 MAI 2007