De La Grande Déesse


Je suis un haravicus
ou poète de l’empire des Incas,
choisi par les amautas
ou philosophes des Andes,
mais avant tout
je suis un laudateur,
un chantre et un serviteur
de la Déesse,
cette Magna Dea de l’État- Monde,
cette Mater Romanorum
ou Mère des Romains,
Vesta- Vénus- Cybèle,
ou Isis assise sur le trône,
Reine de toutes les Égyptes,
oreiller de notre paix,
drap de lit de notre aisance,
notre coeur et notre poitrine,
ou Brigitte et Sainte Irlande,
ou Morgane, Reine des Celtes,
ou, enfin, Ashtart,
Ancêtre des Palestiniens
que les prophètes juifs
diabolisèrent,
car ils ne savaient ce qu’ils faisaient
et ne l’ont su qu’à leur mort
et c’est pour cela
qu’ils sont morts en colère,
pécheurs devant l’Éternel!


Et, avant de me coucher,
je prie la Vierge de Guadelupe,
châtiment des Aztèques
parce qu’ils se sont éloignés
de la Déesse,
et je me recommande
à la Vierge de la Chandeleur
ou Sainte Terre!


Car j’accomplis un sakta
ou sacerdoce au service de Devi,
la Déesse Hindoue,
énergie de diamant
à l’origine de l’univers,
et l’Âme allongée
sur un lit de plumes de quetzal!


Et j’ai choisi pour femme
une prêtresse d’Oya,
divinité du fleuve Niger,
et ensemble nous accomplissons
le rite du riz
et tous les autres
rites de la fertilité!


Comment pourrait-il
en être autrement,
puisque la majesté des hanches
de la Déesse
et la beauté envoûtante
de sa voie vulvaire
ont fait de moi
un Homme- Femme!


HOMMAGES DE PAPILLONS

RECUEIL INEDIT