La Nouvelle Apocalypse

Ton derrière est un navire
qui danse sur les Eaux Primordiales
et sur cet océan Pacifique
dont les lames de fond
sont le Désir
que tu fais germer en moi
comme une vague de maïs blanc,
comme une houle d’Antéchrist,
comme une résurrection
de l’antique Popoh Vuh,
la Bible guatemaltèque,
comme, enfin, une Révélation maya
ou quiché
induisant la découverte
de nouveaux Éden
et de nouvelles Terres promises
aux peuples élus
parmi les peuples indiens!


Car ton cul, ô très chère
qui te balances à coeur joie
de tout le poids
de la masse de tes fesses
qui me tiennent lieu
de Dieu Unique,
ton cul, disais-je,
me force la main
en me conduisant
à une Nouvelle Apocalypse
qui renversera l’Ancienne
comme la philosophie de Descartes
renversa la philosophie d’Aristote
et comme la poésie peau-rouge
supplantera la poésie blanche
dont je suis l’ultime représentant
mais infidèle, incroyant, incrédule
et précurseur souffreteux
de la future Gloire américaine!


Car le Futur
procède du Mexique et du Guatemala
et peut-être
de la sublime Cordillère des Andes,
squelette de l’Amérique du Sud
fertilisée par l’Orénoque
et l’Amazone!


Rien qu’en évoquant
le continent américain
mes poumons s’élargissent
et laissent pénétrer en eux
ton haleine, ô mon Unique Bien- Aimée,
ton haleine qui porte en elle
le souffle des Libertadores!


Car ma seule ambition
si j’en ai une,
c’est d’être un Libérateur du Verbe
né de ton baiser foudroyant
qui vient de ton ventre
et de ta soyeuse chevelure
de puma!

HOMMAGES DE PAPILLONS

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