Chant De Coq


Je chanterai comme un coq
l’aurore éblouissante de tes yeux
d’animal des Andes,
de ce lama
jalousé par les anges
et protégé par la Déesse- Mère
qui en a fait
sa monture préférée
car elle est aimante
avec ses enfants
pourvu qu’ils soient doux
comme toi, ô vierge péruvienne,
fille du Soleil incaïque,
plus tard devenue
impératrice mexicaine!


Et comme un aigle captif
je volerai autour de ton corps
vert comme le plumage du quetzal,
cet oiseau épris de liberté
qui n’abandonne jamais les guerriers
et vole très haut
dans le ciel de Cholula,
au-dessus du Temple- Pyramide
aux gradins de copal
devant lesquels se joue
la tragédie aztèque du sacrifice
et de la chute finale
sous les lances espagnoles!


C’est que tu es ondoyante
comme une pirogue d’araucaria,
portant l’hommage d’émeraudes
et de papillons
aux amants de la Terre,
aux surhommes doux
comme des quetzals,
doux comme toi,
ô ombre tutélaire
au parfum de femme!


Et tu ondules
comme un soupçon de mouettes
auprès de l’océan
ou comme une allusion
à la liberté ultramarine
et comme, enfin,
la peinture d’un royaume
sans frontières
établi aux confins du Pacifique
sous les cinquante-quatre volcans
des Andes,
aux portes du Guyaquil!


HOMMAGES DE PAPILLONS

RECUEIL INEDIT