À Une Fille D’Inca


Unique par ta beauté,
pareille à l’Île du Soleil
dans le lac de Titicaca
né de la Cordillère des Andes,
mais rebelle à ton destin
de Déesse- Vierge,
tu préféras enfanter
après avoir mangé
une sapotille mûre
contenant du sperme divin
plutôt que te jeter de désespoir
dans la mer
comme le fit aux temps premiers
la Déesse Kawillaca!


Et plutôt que de te transformer
en roche
comme cette chaste Déesse,
tu devins femme terrestre
et maintenant tu roules des hanches
en pantalon moulant
comme n’importe quelle
fille heureuse de ta tribu
et ta démarche balancée,
voire chaloupée,
me fait l’effet
d’une porte coulissante
de clavecins de neige
résonnant comme une musique
d’ouverture des pores
dans la lumière aurorale,
sous ton corsage de rubans et de fleurs,
de châtaignes d’eau et de nénuphars
sous lesquels respire
ta gorge tendre de puma!


Et moi, plein de désir,
de mettre ma tête
dans le four de ton ventre
et de la ressortir après
comme une fougasse croustillante!


Rejetant du même côté
toute ta chevelure
comme une vierge inca
tu deviens plus désirable
qu’une petite nonne du Soleil
et aussi belle
que la Déesse de l’Amour!


HOMMAGES DE PAPILLONS

RECUEIL INEDIT