À Chatchlihuitlicue

Ô Chatchlihuitlicue,
Déesse aztèque des lacs,
dans ton Eau
je bois le lait de la vache lunaire
et le lait des étoiles!


Me baignant en Toi,
je vigorifie mes membres
et retrouve mes esprits
après la chute dans les Enfers
où j’ai failli
être englouti à jamais,
seul ton impérissable souvenir
m’ayant permis de revenir
de ma captivité
sans aucune trace sur ma face
de l’ivresse mortelle
causée par le breuvage démoniaque
qui pousse périodiquement
les fils et les filles
de la Terre
à commettre le Matricide
sur le corps même
qui les mit au monde,
le corps de Coatlicue,
Déesse- Mère!
Seule la Lune immaculée
lui resta toujours fidèle
et pour cela
fut décapitée
par les Dieux rebelles
des Aztèques!


Après mon retour des Enfers,
j’ai quitté le Mexique
et, en suivant les courants merveilleux
de l’océan Pacifique,
j’ai atteint la Polynésie heureuse
où le cocotier
né de la tête de la Déesse
et le riz sorti de sa vulve
et les bananes
issues de ses doigts
m’ont rendu à la félicité
des premiers hommes
qui étaient immortels!


Ayant nourri ma chair
des bienfaits de ces rivages,
je suis venu au Guatemala
où le serpent à plumes femelle
survole de près la mer
et se marie à l’ouragan,
père des terres émergées
du sein de l’océan!


Et moi de couver
l’oeuf produit par cette Union,
l’Oeuf originaire
d’où naîtront
les hommes futurs
les Mexicains, les Guatemaltèques,
les Péruviens, les Boliviens,
les Chiliens!


Car l’homme naîtra à nouveau
de ton vagin de Serpente ailée,
large et bénéfique
comme tes hanches
voilées de jade!


Et de tes orteils
goutteront les perles de la Lune!

HOMMAGES DE PAPILLONS

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