À Une Estremègne
La source du plaisir,
la mine du contentement,
la fontaine de la joie,
le ciel de la volupté,
la terre de la stabilité
résident en toi,
ô belle Estremègne
pareille à la Nuit qui descend,
brillante comme le phosphore
des poissons
et profonde comme ta hanche
à la substance aérienne,
libre de toute pesanteur
nuisible à la course d’Amour
à travers l’espace sidéral!
Quand tu passes devant moi,
toute nue,
un drap noué autour de ta taille,
ma vie s’arrête
puis repart comme une fulguration
dans les yeux du tigre
et c’est comme si
une caresse de guitare
était prodiguée
sur le duvet de mes avant-bras
et sur la peau de mon front
et de mes tempes
ainsi que sur mes cuisses,
c’est comme si un train d’astres
passait dans la nuit de mon ventre,
le long de mon sexe,
c’est comme si j’étais couché
avec ma fiancée
sur un lit de fleurs nuptial
ou sur un matelas
de plumes de perroquet du Pérou
ou sur une litière
tendue de roses blanches,
aux côtés de la Déesse de l’Amour!
C’est que ton existence est
une haleine qui se mérite,
une puissance qui se soutient
et un ciel divin qui se gagne
de haute main!
HOMMAGES DE PAPILLONS
RECUEIL INEDIT