À Calypso-Lune


Tu es la danse des fleurs
du Printemps,
la Fille de la Grâce
du Grand Couperin,
des ouvrages
des marquises des Lumières,
de la dentelle des nues,
de l’entrelacs
des îles de Bretagne,
de la passementerie des astres,
de la Seine amoureuse,
de l’Aguedal aoûté!


Ton plaisir
flotte subtilement
dans l’aiguière de ton corps!


Et tu es un Vaisseau
qui vogue,
avec un certain tangage,
à vive allure
dans l’océan Indien,
à proximité de Madagascar!


Tu es une Gondole
qui roule bord sur bord
sous le Pont des Soupirs


Tu es le Rire
d’un ruisseau
qui dévale les Alpes
jusqu’à la Méditerranée!


Tu es un Polygone
de Jouissance
où tu me gardes
comme otage volontaire
qui supplie d’y rester
esclave du Soleil!


Après Ulysse,
je suis ton plus illustre
Envoûté,
ô Calypso-Lune,
Zénith du Ciel!


Mais à la différence
de mon prédécesseur,
je ne suis guère
fidèle au pays!


Car je désire à jamais
rester dans la contrée
sacrée
dont tu es la Reine
Immortelle!


FLEUVES DE POURPRE

ENCRES VIVES. COLL. LIEUX. OCTOBRE 2000