La Cantatrice Baroque
À Magalie Léger
Le soleil, la lune et les étoiles
chantent ton exubérante,
ton extraordinaire beauté,
ô Bien-Aimée dont la folie vient
des roses suaves qui ornent
tes boucles noires d’almée!
Or, à travers tes cheveux touffus,
je retrouve les accents
des hymnes hindous
et l’audace architecturale
du temple des mille dieux,
à Madura la Tamoule!
Et ton collier de blanches perles,
ô divine enchanteresse,
resplendit de tous les feux de l’Orient
et de Séville,
culminant en apothéose
de bijoux chérubiniques
de cathédrale baroque!
Si j’étais fleuve,
je m’épancherais comme un torrent printanier
sur ta vulve de taure espagnole!
Si j’étais nuage,
je célébrerais de tout mon coton léger
s’empourprant au crépuscule
les ors de ta robe somptueuse
de menine de Velasquez!
Si j’étais fougère,
je fêterais les fougères arborescentes
de ton pubis
noir comme un diamant de Vénus
ou comme un écran de théâtre des marionnettes
à Pékin
ou de théâtre des ombres
à Bali!
Mais comme je suis
trouvère et ménestrel,
je me contente de déposer
à tes pieds,
ô divine cantatrice,
oui, de déposer à tes pieds
cette ode triomphale
destinée à immortaliser
ton charme fou
et qui est en même temps
une louange de ta face en sueur,
métissée d’amour sauvage
et de langueur tropicale
faisant écho à la luxuriance
des Îles sous le vent!
LES PAPILLONS DU SOLEIL
RECUEIL INEDIT. DU 13 AU 20 MAI 2007