La Bien-Aimée aux Roses Rouges


Aiguillonné par mon amour pour ton corps,
je respirai l’haleine des roses écarlates
de tes seins
et toute ma chair s’en est embaumée!


Et ces roses adorées
semblaient me dire:
« Si tu triomphes de nos épines
et si tu ne nous crains pas,
tu connaîtras,
après quelque résistance de notre part,
la félicité
comme les Dix Mille de Xénophon,
qui après avoir traversé le pays aride d’Iran,
retrouvèrent au bout de leur errance
la mer salutaire!


-Toi aussi tu t’écrieras:
« Voici la mer!»,
quand nous nous ouvrirons
toutes grandes pour toi!»


Et le parfum du basilic de ton pubis
de pénétrer mon coeur
et de fortifier mon esprit,
ô toi, la foudre miraculeuse
qui me sauva à la dernière minute
du désastre que serait
une vie toute entière
passée dans le supplice!


Cependant, louable aussi me paraît
la giroflée bleue de ta chevelure
qui, ainsi qu’une fleur de la nuit,
n’exhale son arôme
qu’une fois le soir venu
et seulement pour tes amants,
ceux qui te comprennent
et s’imprègnent de ta présence!


De ton ventre, enfin,
me parvient une fort captivante
senteur de jasmin,
ce jasmin dont l’existence même
apporte la preuve, s’il en est,
qu’il est erroné de perdre
toute espérance!


Car tant que l’homme et la femme vivront,
ils risqueront à tout instant
de basculer dans la félicité intégrale!


Et le zéphyr béni
qui fertilise les arbres,
de m’apporter la musique des bois
et le trille si doux
des fauvettes de tes hanches!


LES PAPILLONS DU SOLEIL

RECUEIL INEDIT. DU 13 AU 20 MAI 2007