La Nuit Dionysiaque
Le choc de ta croupe de bronze doré
contre l’acier indien de ma cuisse
et de la corne d’or de ta vulve
contre le fer de mon phallos
est la cause du délire qui s’empare
de la foule des adorateurs et adoratrices
de Dionysos le Nyctélios
ou Nocturne,
de Dionysos le Bromios
ou Bruyant,
de Dionysos le Lyaios,
le Liber des Latins
et le Libérateur des modernes,
le dieu du pressoir
ou Dionysos Lénaios,
celui qui est le fils du feu,
le deux fois engendré,
celui qui a deux mères
et, enfin, Bacchos ou Bacchus,
le dieu adoré
du petit peuple hindou,
oui, le dieu qui jouit de la bhakti
ou amour orgiastique de la déité!
Et les fidèles de ce prince
venu du plus lointain Orient
de pousser des cris de joie
et les cymbales de sonner
et les tambourins de tonner!
Et le vieux, le chauve Silène,
tel un gai Sancho Pança,
de flotter sur son âne,
au milieu des éclats de rire
pareils à des fusées
lancées au clair de lune
par les gorges des adeptes
de ce culte nouveau,
importé de la puissante,
de l’inépuisable Asie!
Bacchantes et satyres se pressent
autour du jeune dieu,
presque un enfant
à la chevelure de fille
et qui, tout heureux, règne,
avec la princesse crétoise Ariane,
sur l’île de Naxos,
dans les Cyclades de gloire!
AU VERGER DU DESIR
RECUEIL INEDIT. DU 21 AU 28 MAI 2007