Hymne à la Sainte Vierge


La flamme de tes prunelles
noires comme le charbon
monte dans l’azur
comme le feu de Vesta,
entretenu par les vierges romaines,
s’élevait de la Ville
impériale et sacrée
vers l’espace illimité!


Car la flamme de tes yeux
est la flamme et la fumée
s’élevant d’un drame antique!
Elle vient du centre de la Terre
et des tréfonds de l’Être!
Elle est l’Annonciation
faite par Gabriel,
la révélation de l’ultime
Porte!


Elle est l’ivresse du coeur,
le mouvement de l’Esprit,
la maternité de l’Âme!


Elle est le corps de l’espérance,
le vin de la joie,
le métal de la foi!


Elle est l’âtre de la douceur,
le foyer de la tendresse,
la mine de l’Amour,
la caverne du cri,
la lumière de l’éther,
la danse des Soleils,
la plume des comètes,
l’orage des météores,
la musique des étoiles!


Elle est le torrent ardent
de la création,
l’éclair de la souvenance,
la chair du mystère,
la réalité de l’Essence,
le secret humain,
le divin manifeste!


Elle est la sobriété
de la vérité,
le havre de la féminité,
la puissance de la mémoire,
la violence de la perfection,
l’intériorité des flûtes,
la transfiguration des sens,
la révolution des sentiments!


Ô Narcisse très pur!
Ô Lys d’or!
Ô Trône des roses!
Ô Puits de beauté!
Ô Topaze d’Orient!


Ô Icône de l’immortalité!
Ô Hypostase de l’intellect!
Ô Mer de l’Epiphanie!
Ô Genèse du Ciel!


Tu ne cesses
de hanter la Terre
dont tu es à jamais
l’Adorée,
ô Marie,
trompette des séraphins,
hymne précieux
des hommes
et des cieux!


PALAIS DE RUBIS

EDITIONS ASSOCIATIVES CLAPAS. JUILLET 1999