Le Papillon


Porté par la brise
ambrosiaque,
je plane, pareil au papillon
d’Avril,
au-dessus des coquelicots
épanouis,
afin de voir,
dans l’eau paradisiaque
de leurs yeux noirs,
l’image de l’Aimée,
celle que je glorifie
depuis ma naissance,
celle que je glorifierai
toujours!


Et les fleurs jaunes
qui ceinturent sa face
de coquelicot
sont sa chair joyeuse
parée d’ambre
et saignant encore du rubis
de mes flèches d’Amour!


Car, j’ai trop longtemps,
trop puissamment,
aimé de mes désirs enflammés
le modelé insigne
de sa parfaite Beauté,
pour pouvoir me permettre
de fuir maintenant
cette passion andalouse
née dans les rigoles
du Généralife
et génitrice
d’Immortalité!


CALECHES D’ AZUR

EDITIONS ASSOCIATIVES CLAPAS. DECEMBRE 1999