Hymne à Zante


Ô Zante, île large et fertile
ainsi qu’une femme aimée,
qu’une jeune fille adorée
et qu’une donzelle pardonnée,
jamais l’on ne peut t’oublier!


Ô ma douce pécheresse,
quelles que furent tes fautes,
tes chansons sur fond de mandolines
douces comme des amandes,
portent l’empreinte de belles passions,
longtemps contenues
et tout à coup ressurgies
par une apothéose de perles et de rubis!


Sur tes rivages de sable blond
volent l’étoile du soir et l’étoile du matin
de tes yeux étincelants
qui brillent comme les étoiles de mer
de tes eaux limpides!


Et de la Morée voisine,
de parvenir jusqu’à tes côtes ardentes,
le bruit de coup de poignard de l’amour
dans les nobles poitrines des jeunes gens
vêtus de fustanelles
et des jeunes filles à l’antique costume!


Comme un clephte fuyant les Turcs
et réfugié dans ton giron
et comme un coq qui, au milieu de la nuit,
annonce l’arrivée imminente de l’aurore,
je chante une saison future
où jeunes hommes et jeunes femmes
se laisseront dorer la peau
par ton air vif et pur
et se berceront des mélodies de ta brise
qui embaume la myrrhe
et le pin béni!


LE CHEMIN DES CIGALES

RECUEIL INEDIT. DU 8 AU 20 JUIN 2007