Ode à la Femme-Terre
Je t’écoute chanter angéliquement
ainsi qu’un petit oiseau à l’aube,
debout devant le clavecin
aux touches d’astres,
cependant que je nage dans l’étang
aux eaux azurées,
au milieu des carpes!
Et le zéphyr de me caresser,
à l’image de ton chant,
tantôt calme, tantôt vif,
tantôt vert, tantôt sucré,
mais toujours suave,
comme si c’était une Muse qui chantait
devant l’Hippocrène
ou Galatée qui me courtisait
de sa voix la plus câline,
la voix aux accents de Déesse amoureuse!
Or, tu es dodue ainsi qu’une truite
ou qu’une anguille
et quand tu chantes,
c’est comme si de l’opulence même
et de l’aise
émanait une ineffable musique
dont toi seule
posséderais la clé!
Et tes chants semblent venir
du large,
de la haute mer Ionienne
sur les flots de laquelle
règnent le Néréides
aux hanches de sable fin
et aux aines de corail!
Oui, tu es lourde
comme la lune descendante
et en même temps fraîche
comme la lune ascendante,
porteuse de la promesse
du don suprême
où la femme se montre Reine
de par ses qualités d’amoureuse
et de mère-née!
Oui, il n’est rien de plus beau
que la femme et la terre!
LE CHEMIN DES CIGALES
RECUEIL INEDIT. DU 8 AU 20 JUIN 2007