Ode aux Dames Hindoues


Ô Inde qui as nourri de ton lait
toutes ces femmes hindoues,
tes enfants, tes filles adorées
dont le nom est Passion
et le prénom Velours,
oui, toutes ces Indiennes
dont la grande affaire en ce monde,
le grand événement de la vie
est bien l’Amour
avec ses cinq flèches-fleurs,
ses tourments, ses larmes,
et son absolu,
écoute cette ode que je chanterai
devant toi,
comme si tu étais Indra,
le Dieu du Ciel
qui séjourne à Amaravati
et dont le jardin préféré
s’appelle Nandana,
plus beau que le jardin de Loumbini
et où se réunissent les musiciens célestes
qu’on appelle Gandharvas
et les Nymphes ou Apsaras
qui dansent divinement
sur les nues qui voyagent
de par l’univers!


Oui, je chanterai les femmes indiennes
qui, qu’elles s’appellent
Naura, Narani, Narati,
Noumadavi, Priva, Domihi,
ou qu’elles se nomment
Vatravati, Soundava, ou Rohini,
parcourent toutes
le continent du bois de rose
vêtues de saris pourpres ou écarlates
ou jaunes ou orange ou bleu de nuit,
répandant sur leur passage
le parfum du jasmin
et la teinte du lotus
et ayant des corps secrets,
pareils aux pétioles des feuilles
du banian, le figuier indien!


Elles ont presque toutes
le sein parfait
et la hanche ample, large
et lourde des promesses de volupté
et leurs prunelles de soie
jettent des regards brillants et hardis
qui suggèrent le plaisir
le plus intense
et le mieux ressenti!


Or, toutes ces damoiselles
s’élancent dans l’adolescence
avec l’intime conviction
d’être dignes de héros, de Rois,
voire de Surhommes,
et une fois devenues à leur tour
mères, elles souhaitent
que leurs fils ou leurs filles
aient une étoffe de héros
ou d’héroïnes
et que leur destin
change la face de la terre!


Ô Inde, pays du Dharma,
c’est-à-dire de la Loi,
tu es cette contrée
riche d’être la seule
où le fait héroïque ou royal
devient sur-le-champ
le fait du peuple
et s’inscrit dans la destinée
que commandent le soleil, la lune
et les étoiles les plus proches
comme les plus lointaines!


YEUX DE LOTUS

RECUEIL INEDIT-DU 21 AU 30 JUIN 2007