La Gorge
Ivoirine est ma joie
de voir ta gorge alabastrine,
siège de l’espérance divine,
trône nocturne
des ménines,
cathédrale diurne
de la victoire d’Hercule,
époux de la jeunesse
fraîche et cristalline,
parfumée de la Rose
adamantine,
rehaussée de l’oriflamme grenadine
et porteuse de la Parole
alcaline!
Dans ta vaste poitrine
argentine,
tu te livres
à la danse des désirs,
tu te pares d’incarnat
apporté par ton sang
coulant dans les rigoles apparentes
du ciel,
et tu te vêts d’ébène
pour cacher ton coeur
en proie à la frénésie
de l’Amour,
ton coeur,
ce clavecin
troussé de Soleils,
mangé par la Lune,
dévoré par les étoiles,
répandant sa matière
dans le cosmos
comme une galaxie!
Couronnée de la Grande Ourse,
tu instilles dans l’esprit,
telle la Muse antique,
les chants immortels
qui te rendent
si belle, si fragile,
si éternelle!
ORIFLAMMES DE GRENADE
EDITIONS ENCRES VIVES. COLL. LIEUX. JUIN 2000