La Fête de Sainte Marie-Madeleine


Par ces bienheureuses journées
où les oiseaux eux-mêmes se taisent,
non, certes, de gêne et d’affliction,
mais d’aise et d’émerveillement
devant le sommet de l’été
qu’est la fête de Sainte Marie-Madeleine,
oui, par ce temps où le soleil s’effeuille
comme une rose embaumée,
je prends le chemin
qui mène à ta maison,
ô femme qui es le zénith de mon coeur
dans sa course lumineuse
vers le repos!


Ne viens pas me rencontrer à cheval
et revêtue de tous tes atours
de seigneuresse d’autrefois,
mais à pied comme une humble villageoise
vêtue d’un jupon rustique
et avec des bluets dans les cheveux!


Ah! Donne-moi autant de baisers
qu’il y a des grains dans le sable des plages
et des étoiles dans le ciel des îles
et accepte que je t’enlace
et qu’ainsi enlacés nous marchions
entre les épis de blé
non encore fauchés!


Car il n’y a nulle mauvaiseté
et nulle vilenie dans notre amour
qui est une histoire exemplaire
et emblématique de la plus haute paix,
une histoire de celles que les précepteurs
naguère apprenaient aux jeunes princes
et princesses du sang
et qui tant plaisaient
aux vierges au coeur pur!


Et du haut de son église,
Marie-Madeleine nous regarde
et chacune de ses prunelles est
un signe de bénédiction
fait à un couple d’élus!


LA PECHEUSE D'ALGUES

RECUEIL INEDIT. DU 20AU 27 JUILLET 2007