Le Cantique de la plus Pure
des Aimées


Non, je ne dirai pas ici
la guerre des Titans contre les Olympiens
où les premiers avaient écrasé le Pélion
sous la masse de l’Ossa
qu’ils avaient roulée sur lui
et je ne chanterai pas non plus
le vol des génisses d’Apollon
par son jeune frère Hermès, à peine né,
où même la résistance de Pergame
aux armées grecques
conduites par le Roy de Mycènes Agamemnon
ou encore moins celle
de la farouche Numance
aux légions romaines
et je ne célébrerai point
la mer de Marathon
rougie par le sang perse!


Car chanter les hauts faits
des Dieux et des Héros
ou même des simples guerriers
ne convient guère aux doux accents
de la cithare apollinienne
d’un poète lyrique
pour qui l’amour est la grande affaire
en ce monde vain
où tout est éphémère et passager!


En revanche, je célébrerai volontiers
les chants merveilleux
de ma Bien-Aimée,
plus purs que des pins d’Alep
dans l’azur
ou que la mer bleue d’Eubée
resplendissante à midi!


Comme les prunelles de cette Aimée,
si chère à mon âme,
fulgurent ainsi que le soleil
de trois heures d’une après-midi
de Septembre
à travers le feuillage
de l’immense tamaris
de ses longs cils!


Et comme son coeur bat
sous son sein dénudé,
oui, son coeur fidèle
à l’amour réciproque!


Quand elle danse,
elle est élégante ainsi qu’une Néréide
qui enlace ses mains
à celles des vierges
en costume antique
dans la danse cyclique
autour de l’autel de Diane!


Or, je n’échangerais un seul cheveu
de ma Bien-Aimée
contre les trésors
du Roi des Rois
ou contre les moissons
de la grasse Sicile!


Et que valent les riches demeures
des émirs d’Arabie
face au jardin des roses
de celle qui feint
de résister à mes caresses
qu’en réalité elle est la première
à ravir?


AMOUR DE PALMES

RECUEIL INEDIT. DU 9 AU 16 SEPTEMBRE 2007