L’Assomption d’Ariane


L’Attique est une énorme orange
suspendue au rameau ionien
de l’oranger hellénique
dont l’ombre domine l’univers
comme l’ombre du palmier
fondateur de Rome,
né du Dieu Mars et de la Vestale Rhéa Silvia,
embrasse la terre entière!


Sur la branche la plus haute
de l’arbre de l’Hellade
est perché le Pégase ailé,
né du cou tranché de la Méduse
et qui a pour pieds ses plumes
et pour sol le ciel
où il brille la nuit
de ses quinze étoiles!


Au-dessus des nuées,
auprès des astres,
sous l’oranger de Grèce,
repose la Crétoise Ariane!


Or, Ariane, l’Ariadne des Crétois,
attristée par l’inconsistance
de Son époux Bacchus,
entiché d’une jeune captive indienne,
s’était, comme au temps
de son abandon par Thésée,
dressée sur le rivage
dont le sable recueillait
Ses larmes de princesse de Cnossos,
et, haranguant la mer,
disait, affirmait même,
qu’aucune femme ne devait désormais
se fier à un homme!


Ecoutant ses plaintes,
Dionysos-Bacchos vint à Sa rencontre
et Lui proposa de monter avec Lui
au firmament en tant que Sa Céleste épouse
dont le nom serait associé au Sien,
cependant que Sa couronne de Reine,
présent nuptial d’Aphrodite,
resplendirait dans la nuit de Mars
de ses neuf gemmes,
devenues les neuf étoiles
de la Couronne boréale!


Ô Ariane,
de par Ton élévation
à la voûte azurée du Ciel,
d’Epouse terrestre de Dionysos,
tu es devenue Sa Femme Céleste
que les Romains appellent Libera,
la femme de Liber,
c’est-à-dire de Bacchus, Roi du Ciel!


L'ORANGER DE GRECE

RECUEIL INEDIT. DU 24 AU 29 SEPTEMBRE 2007