Le Divan d’Or
En écho à Homère Békès.
Allongé à ton côté droit,
sur un divan d’or,
je vendange le nard, le cinnamome,
la myrrhe, l’encens
et toutes les autres
admirables splendeurs
de ta chair
dont j’ai percé le fabuleux secret
en caressant ta hanche sublime
comme l’Olympe, l’Ossa
ou le Pélion
et massive comme les Alpes,
l’Himalaya et le Caucase,
ce Caucase qui se souvient encore
du séjour sur une de ses cimes
de Prométhée enchaîné,
l’Ami des hommes,
celui qui, pour l’amour de nous,
ravit le feu
aux étoiles du ciel,
le feu qu’auparavant,
en plus de Zeus,
détenait le seul Héphaistos
dans ses forges souterraines de Lemnos
ou de Sicile!
Et je me suis mêlé de la sorte
à ton coeur
comme le lierre au peuplier de montagne,
à ton coeur qui embaume la mer
comme le souffle
venant des tamaris de Béotie
et qui parvient jusqu’à l’espace ombragé
du café en plein air
où je sirote un sorbet à la pastèque!
Cependant, je sème dans ta chevelure
toute en ébène
les diamants des Indes
et les émeraudes dont la belle eau
goutte des fruits
des oliviers miraculeux
de l’Est de l’Attique
d’où l’on peut apercevoir
la mer Egée de ton âme!
C’est que tu es une jouvencelle de rêve
qui me serait apparue
en plein jour!
Or, tu es aussi réelle
que ce bracelet d’or
qui baise ta divine cheville!
Et moi-même,
sur le velours immaculé
de tes plumes de cygne
que tu soulèves comme pour voler,
je baise ton âme
douce comme l’eau
du lac de Jannina!
LE DIVAN D'OR
RECUEIL INEDIT. DU 30 SEPTEMBRE AU 8 OCTOBRE 2007