Le Havre de l’Amour


Je suis un hésychaste
qui a trouvé la paix
à l’ombre de ton ombilic de gloire
sous le bel arbre
de tes cheveux châtains,
auprès de ta hanche nacrée,
si belle que je la chante
sur le rivage d’Eubée
par temps d’orage
et c’est alors une musique céleste
qui s’élève entre les nues
sillonnées de grands éclairs
illuminatoires!


En revanche, par beau temps,
je rentre à l’heure rose du crépuscule,
à bord de mon caïque d’or
au havre de ton amour
pour la nuit qui sera
une longue nuit de Baïram
et qui s’écoulera au milieu des festins,
des feux de Bengale
et des cris de joie,
des cris qui célébreront
le retour à la vie
après la pénitence du Ramadan
pendant lequel les musulmans
du monde entier
auront pratiqué le jeûne
et l’abstinence!


C’est que tu détiens
la clé du temps calme
et de la tranquillité de mon âme
qui a trouvé un abri
dans ton coeur
et dans tes poumons respirant l’Être éternel,
cet Aion où j’aspire,
de toutes les forces
de mon esprit réunies
à la double vigueur
de ton corps
et de ta raison
plus forte que la douleur!


Car tu n’es pas étrangère
à ma ferveur
et tu partages mon zèle
pour le triomphe de cette science mystique
qui sait faire fusionner
l’âme individuelle
avec l’Âme universelle,
en une indicible extase,
en une sortie de nous-mêmes!


C’est par cette extase
que je deviens un dieu
dont tu es la déesse!


VEHICULE DE DIAMANT

EDITIONS ENCRES VIVES. COLLECTION LIEU. JANVIER 2008