À la Concubine Tartare


Ce matin, j’ai escaladé
la Montagne de la Contemplation,
à Pei-King l’Impériale
et j’ai marché vers les petits nuages blancs
où j’ai cueilli ton esprit
pareil à une selle incrustée de diamants,
posée sur le dos d’une cavale céleste
à la robe blanche,
et j’ai palpé ton âme
pareille au temple du Ciel
à triple toiture bleue!


Ô concubine de ma pureté,
ton coeur est la Tour du Tambour
qui ne tonne que pour accompagner
les péans de guerre
et ta hanche adorée est
la Tour de la Cloche
qui ne bat que pour le retour des armées
et les fêtes qui s’ensuivent!


Ô Bien-Aimée au sang
irréprochablement tartare,
ton ventre est semblable à une mer calme,
riche en poissons et crustacés
et ton aine est pareille
à la plaine de Mongolie,
terre de coursiers ailés
et pays natal de Genghis Khan,
le plus grand
des conquérants de l’Asie!


Or, si tu n’as point conquis
la Chine par la force,
tu l’as soumise par ta paix intérieure,
par cette ataraxie
qui est l’apanage des Déesses
de la compassion infinie
et de l’éclatant triomphe
sur la douleur!


ALLELUIA D'OPULENCE

RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 26 OCTOBRE 2007