À une Poétesse Amoureuse
Ta psyché est tranquille
comme le silence d’un havre de Béotie
dans la petite mer duquel
se mire le monde
dont l’Âme est l’Amour
palpitant dans la gorge
d’une jeune fille!
Les nuées automnales
projettent une ombre violette
sur les montagnes de l’île d’Eubée,
cependant que le soleil de ton coeur,
chevauchant le vent du Sud,
prend au lasso ces nuées,
démontrant de la sorte
que tout ce qui se rapporte à toi
relève de l’été
et qu’estivale, donc, est ta nature
d’exubérante jeune femme du Midi!
Tu chemines par les ruelles d’or,
bordées de romarins parfumés,
cependant que ta fière démarche
imprime à tes pendeloques phéniciennes
un mouvement de pendule
et que ta riche chevelure
ondoie sous le soleil
comme la vallée de Canaan
sous la caresse de la main de Dieu!
Et, à la frontière de la Béotie
avec l’Attique,
toi d’avoir les yeux mouillés
à la vue du fier mont Parnès,
en te demandant comment
il y tant d’amour dans ton coeur,
puisque un jour
tu devras disparaître
dans la brume
d’une petite aube d’Avril!
ALLELUIA D'OPULENCE
RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 26 OCTOBRE 2007