L’Eternelle Parturiente


Sous une nue
qui au-dessus de nos têtes
formait une île de Chypre idéale,
j’ai rêvé à notre amour
sublime comme la mer
dont Aphrodite est la Fille!


Car j’aime ta croupe,
jeune comme l’eau de l’Hippocrène,
chaude comme la soie du Siam,
blanche comme le coton des nues hautes,
douce comme le sucre,
suave comme la poitrine
d’une perdrix de montagne
et veloutée comme ton regard
apte à la pitié,
oui, j’aime ta hanche
autant que ton âme
capable, non seulement de compassion,
mais également de passion,
jamais trop hilare,
bien que toujours joyeuse,
jamais ironique outre mesure
et rarement railleuse
et jamais, oui, jamais médisante!


Assis à la terrasse d’un café,
sous un blanc peuplier,
j’aspire la fumée de mon narguilé
en songeant à ta psyché,
toute entière tendue
vers le but qui doit être
la fin à laquelle aspire toute femme
en ce monde,
celle qui consiste à embrasser la Création
à travers ses paumes étales
de maîtresse amante
et à lire dans les lignes de sa main
sa destinée de petite mère adorée
et d’éternelle parturiente
caressant la chair rose de son nouveau-né
venu sur cette terre
à l’invitation d’elle
et béni par elle
comme par Sainte Marie-Madeleine!


ALLELUIA D'OPULENCE

RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 26 OCTOBRE 2007