Le Cantique de la Femme Féconde
Ô fille de la mer,
ta hanche ondule
comme les bannières impériales
à l’aigle bicéphale
sur les remparts de la Ville de Constantin
ou comme la poupe élégante
d’un caïque ottoman
ou comme les blés
dans la bonne plaine d’Hémonie
ou comme un olivier
paissant dans un chant herbeux d’Aonie
ou comme la tête d’une chamelle
cheminant sur les routes du Hedjaz
ou, enfin, comme la croupe d’une zébresse
dans les savanes du Kenya!
Dans ton souffle,
que les Grecs appellent pneuma,
je sais cueillir l’Esprit du Bien
célébrant la paix
des vallées de l’Attique
et la tranquillité de la mer
dans le golfe d’Eubée
par temps de bonace!
Et tes jours de couler heureux
comme les veines sous ta peau
ou comme les eaux courantes
à travers les prairies de l’Elide
ou comme les étoiles
dans le ciel nocturne de Mai
ou comme la brise printanière
dans les vigneraies de Mésogée,
ou comme la rosée sur les fleurs
des balcons d’Egine
ou comme la fraîcheur d’un soir d’été
dans les Portiques d’Athènes
ou dans le feuillage
des blancs peupliers de Céphisie!
Comme tu diffères
de ces femmes stériles
dont la fausseté se révèle
par la maigreur de leurs épaules
toutes en arêtes,
de leurs bras sans substance
et de leurs fesses mortes!
En toi, tout est jaillissement
de source souterraine,
tout est alléluia d’opulence
et hosanna de fécondité!
Et ton coeur, en communication fertile
avec ta matrice,
est l’égal du coeur d’une Madone
et ton esprit, en communication constante
avec ton coeur,
est digne de celui d’une Muse
du Parnasse!
Plus que de prendre,
tu rêves de donner
et voilà pourquoi je t’appelle
la bienheureuse dame,
chère à mon âme!
ALLELUIA D'OPULENCE
RECUEIL INEDIT. DU 17 AU 26 OCTOBRE 2007