À la Mère de mon Âme


Tu es la racine de mon être,
la mère de mon âme,
la témérité de ma chair
et la conquête de mon esprit,
toi qui es si différente de moi,
si autre,
mais que j’ai été amené à aimer
comme mon inséparable amie,
comme ma moitié divine,
mon rêve céleste,
la guerre de ma volonté
pour la domination sur le Futur,
à la fois ma lance et mon écu,
l’acier de mon armure
et la jument que je monte
sans selle!


Contrairement à presque tous ceux
qui m’ont précédé dans la maîtrise
de la lyre,
je n’ai jamais décelé la moindre faiblesse,
la moindre mollesse dans l’amour,
tout au moins dans l’amour
tel que je le conçois
et qui est un jour aux cent soleils
et une nuit aux milles lunes!


Quand je te vois passer
devant moi,
c’est comme si on frappait trois épées
contre trois boucliers de bronze
amoncelés!


Et tel est l’effet sur mon esprit
de ta démarche ondoyante
d’épi fauve de Juillet dans le vent,
que je crois voir dans le ciel
des nuages d’orage se former
à travers lesquels fulgurent tes fesses
ainsi que des feux d’artifice
pour l’avènement au trône
de l’Empire du Milieu
du Fils du Ciel
et d’où tes seins tonnent
comme autant de foudres de Zeus,
le Roi des Dieux,
le Père des hommes!


Car tu es le sillon
que suivent mon élan vital
et toute ma phallique puissance
d’homme-taureau
attelé au labeur voluptueux
de t’aimer,
à la fois comme une femme
et comme l’astre de ma destinée!


AVENUES DE CHAIR

RECUEIL INEDIT. DU 5 AU 13 NOVEMBRE 2007