À une Serbe


Ô belle incendiaire,
par l’immense balancement de tes fesses,
ces fleurs de la flamme,
tu as mis le feu à la poudrière des Balkans,
ô toi dont les brûlots sont
des flèches ardentes
transperçant la moelle
mais revivifiant l’antique sang grec
qui dormait à l’ombre des oliviers,
auprès des racines des orangers
et dans les jardins suaves
dont le soleil du Sud est l’humus!


Or, ce sang tragique,
ce sang de bouc dionysiaque,
m’a mené jusqu’à toi,
ô altière Serbe
qui as donné au nom de ta race
le sens révolutionnaire
d’abolition de la servitude
et de recouvrement de la liberté
foulée aux pieds
par des noirs coursiers emballés!


Car ton corps en soi,
recourbé ainsi qu’un arc scythe,
signifie le refus, le non formel,
la résistance face à la cavalerie légère
de la décadence,
voire de la déliquescence!


Et tu souffles à pleins poumons
des étincelles sur notre cité
que tu as mise à sac, ravagée,
dévastée,
pour le plus grand bien
de ses résidents
qui de nouveau osent lever le front
et contempler le Ciel,
ton Ciel débordant de soleils!


AVENUES DE CHAIR

RECUEIL INEDIT. DU 5 AU 13 NOVEMBRE 2007