Le Cantique de l’Aphrodite Rhodienne
Dans la chaleur du foyer de ton être
où survit le mythe premier
d’Ariane la Crétoise
et de Dionysos, le dieu brun de l’ivresse,
oui, dans l’ardeur du feu de ton âtre
je retrouve la grâce de l’instant fugace,
la jeunesse de l’espérance,
l’éternité de l’immortalité
et une vie romanesque
plus aisée que le rêve
et plus solennelle
que la cérémonie du mariage!
Oui, c’est de toi, ô ivrognesse,
c’est de toi que je tire ma substance
et ce rayon de soleil
dévoilant toute la beauté
et toute la laideur de la terre,
toute sa joie et toute sa douleur
et ce chant solitaire
s’élevant du fin fond
du silence de midi,
heure où apparaît le Grand Pan
jouant sur sa flûte bergère
la mélodie indicible
du désir inassouvi,
car insatiable comme la terre d’Argos
altérée d’ombre!
Or, c’est ton mystère
de femme tragique
que je dénonce à la haute peupleraie
qui m’abrite
et c’est la beauté de ton sein parfait
et de ta croupe très opulente
que je chante!
Car cette tienne beauté
est à l’origine du faisceau
de mes forces génésiques,
sublimées par les rythmes de l’art
en forces poétiques
et en mer tranquille
de pensée métaphysique!
Oui, c’est un sentiment de puissance
que tu m’inspires,
ô Egéenne au corps robuste
habitant une âme rayonnante
semblable à l’Aphrodite Rhodienne!
LA TUNIQUE D'ALGUES
RECUEIL INEDIT. DU 14 AU 23 NOVEMBRE 2007